Ile mémoire. Ile jardin, île d’artistes. Située à quelques brassées de Dakar, Gorée dispose d’une rade naturelle à qui l’île doit son nom dérivé d’une contraction du  hollandais « Goede Reede » qui veut dire la bonne rade. Gorée est célèbre dans le monde entier pour être le symbole d’une mémoire douloureuse de l’esclavage.  Elle abrite la Maison des esclaves et sa porte du non retour qui ouvre à notre entendement contemporain ce que fut le déchirement de l’homme noir, arraché à sa nature, à sa terre natale d’Afrique, pour aller suer sang et eau dans les plantations d’Amérique ou mourir dans les navires des négriers. Gorée est le lieu qui a le plus conservé ces stigmates du commerce triangulaire. L’île fait partie des premiers sites classés dans le Patrimoine mondial de l’Humanité en témoignage de l’esclavage qui a duré quatre siècles.

La visite de Gorée s’apparente à un saut dans l’imaginaire, à une sorte d’intrusion dans une fresque historique chaque jour rejouée. On y retrouve jusqu’aux senteurs du passé admirablement conservée et diffusée par une légère brise maritime qui caresse les cactus, les eucalyptus et les bougainvilliers de l’île.